C1 : PSG, la peur comme leçon à retenir.

 Qualifié de justesse, le Paris SG a frôlé la catastrophe face à Aston Villa (défaite 3-2), une rencontre qui a ravivé de mauvaises habitudes et qui doit servir d'alerte avant d'affronter un adversaire plus redoutable en demi-finales de Ligue des champions.

La tension était palpable : on a vu Willian Pacho et Marquinhos se confronter verbalement au milieu de terrain, Achraf Hakimi recadrer vivement un coéquipier, et Gianluigi Donnarumma exulter après un de ses nombreux arrêts avec une intensité digne d'une finale.

Fort de sa victoire confortable (3-1) à l'aller, le PSG avait idéalement entamé la rencontre retour en menant 2-0 après une demi-heure, laissant entrevoir une qualification sereine pour les demi-finales de cette Ligue des champions tant convoitée.

Que ce soit un excès de confiance ou un relâchement coupable après avoir cru l'affaire pliée, tout s'est désagrégé en un instant. L'édifice patiemment construit tout au long de la saison s'est effondré en quelques minutes, comme un château de cartes. Un vertige saisissant a submergé le club, qui a passé toute la seconde période la peur au ventre.

Le doute a commencé à s'insinuer avec une frappe de Youri Tielemans, malheuresement déviée dans ses propres filets par  Pacho à la 34e minute. Dès le retour des vestiaires, l'équipe a ensuite subi la pression d'un Villa Park en ébullition.

En l'espace de deux minutes (55e, 57e), l'équipe d'Unai Emery a inscrit deux buts, dont l'égalisation sur une nouvelle  déviation malheureuse de Pacho. Se retrouvant mené et à un seul but d'une prolongation redoutée, le PSG a encore cédé du terrain.

Cette attitude était diamétralement opposée à la domination implacable que le PSG a affichée semaine après semaine en 2025. Rien à voir non plus avec  le courage et la combativité dont l'équipe avait fait preuve face à Liverpool en huitièmes de finale (0-1, 1-0, qualification aux tirs au but).

Cette fébrilité s'est traduite par une cascade d'erreurs flagrantes : des relances imprécises, des duels perdus, un manque d'engagement visible, des contrôles maladroits et des dégagements précipités.

L'entraîneur Luis Enrique a admis la confusion tactique de son équipe : "Pendant plusieurs minutes, on a eu cette sensation pénible de ne plus savoir quelle  stratégie adopter : conserver le ballon, chercher le milieu, jouer long... On n'avait jamais été autant dominés." Il n'a pas caché son soulagement après la qualification.

L'entraîneur espagnol a confié avoir vécu des "moments de souffrance" sur le banc, tout en reconnaissant la nécessité de  hausser le niveau : "Nous n'avons pas été à la hauteur des exigences de la Ligue des champions."

C'est un avertissement clair qu'il a adressé à ses joueurs, même s'il n'a pas manqué de les étreindre au coup de sifflet final. L'attitude de l'équipe sera scrutée de près à l'avenir, le seul enjeu en Ligue 1 étant désormais de réaliser un exploit inédit : terminer la saison invaincu. 

Luis Enrique a cependant tenu à souligner la réaction positive de son équipe dans le dernier quart  d'heure, période durant laquelle les Parisiens ont retrouvé la maîtrise de leur jeu et de leurs nerfs.

"Ce match nous a montré qu'on est capable de renverser des situations, c'est une expérience enrichissante", a déclaré l'entraîneur, saluant au passage une "ambiance incroyable".

À l'image du match à Liverpool, Luis Enrique a pu compter sur un Gianluigi Donnarumma décisif à plusieurs reprises, lui qui a  souvent été critiqué ces deux dernières saisons pour son manque de constance mentale.

Un tel passage à vide n'est jamais sans conséquence à Paris, une ville marquée par plusieurs remontadas subies en Ligue des champions. On pense notamment à la fameuse défaite face à Barcelone en 2017 (4-0, 1-6), à l'effondrement éclair contre le Real Madrid en 2022 (1-0, 1-3), ou encore à la désillusion face à Manchester United en 2019 (2-0, 1-3).

Dembélé, visiblement agacé malgré son trophée d'homme du match, a regretté : "On s'est crus trop beaux et qualifiés trop tôt."

Dembélé a insisté : "La Ligue des champions, c'est ça : des ambiances chaudes et des  retournements possibles. Il faudra plus d'exigence en demi-finale contre Arsenal ou le Real Madrid."

Hakimi, premier buteur, a insisté : "On ne gagne pas la Ligue des champions en encaissant deux buts aussi vite."


Selon eux, les Parisiens le savent : pour gagner la Ligue des champions, ils doivent exorciser leurs vieux démons.


Peniel Mopanzo

Né en RDC, je suis devenu passionné du football dès le jeune âge, ce qui m'a poussé à devenir journaliste.

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